Mes Rendez-vous Québec Cinéma 2024

 

Mes Rendez-vous Québec Cinéma 2024


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, in Societas Criticus Vol. 26-02 : www.societascriticus.com


- La série documentaire Maisonneuve

- La cordonnière

- Au boute du rien pantoute

- Simple comme Sylvain


La série documentaire Maisonneuve de Jean-Martin Gagnon sur onf.ca dès le 23 février (RVQC)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, in Societas Criticus Vol. 26-02 : www.societascriticus.com




Le 12 février 2024 – Montréal – Office national du film du Canada (ONF)


Dès le lendemain de sa projection en primeur sur grand écran dans son intégralité aux Rendez-vous Québec Cinéma (RVQC) à Montréal, la série documentaire primée Maisonneuve, de Jean-Martin Gagnon, sera lancée gratuitement en ligne sur onf.ca le vendredi 23 février. En se penchant sur les répercussions d’un évènement bouleversant survenu en 2015 au Collège de Maisonneuve – l’arrestation d’étudiantes et étudiants qui s’apprêtaient à partir en Syrie pour rejoindre le groupe État islamique – la série met en lumière l’importance, mais aussi la fragilité du vivre-ensemble au Québec. Sans évacuer ni les difficultés ni la richesse des échanges, Maisonneuve donne la parole à une nouvelle génération de Québécois et Québécoises. La série sera également présentée pendant tout le mois de mars aux Rendez-vous de la Francophonie (RVF) partout au Canada.


À propos de la série documentaire


Maisonneuve de Jean-Martin Gagnon (6 x 25 min)

Une coproduction ONF/Coop Vidéo de Montréal (Canada)/Akka Films (Suisse)/Temps Noir (France), en collaboration avec TV5 MONDE


Filmée sur plusieurs années, Maisonneuve nous plonge dans la réalité pluriculturelle du Collège de Maisonneuve de Montréal, qui se relève du traumatisme de 2015, alors que 11 étudiantes et étudiants ont été arrêtés avant de rejoindre les rangs du groupe État islamique.


En six épisodes, la série examine les conséquences de ce bouleversement en partant à la rencontre de cinq jeunes adultes arrivés au Collège à la suite de ces évènements et qui s’ouvrent au dialogue malgré des points de vue divergents. En effet, les protagonistes nuancent intelligemment leurs propos de la fin de l’adolescence, dévoilant une maturité qui témoigne du chemin parcouru. On assiste ainsi à l’évolution de la pensée de chacun et chacune, et à des réflexions empreintes d’une réelle ouverture à l’autre. À travers leur regard, Maisonneuve offre un véritable baromètre de la société actuelle, montrant le choc des idées et des générations.


Comme le souligne Mohamed Mimoun, dit Momo, intervenant de corridor et protagoniste du film : « Permettre à des jeunes de dire ce qu’ils pensent, de dire qu’ils ne sont pas d’accord, c’est une bonne chose pour une société moderne qui veut évoluer et qui se dit démocratique et ouverte. » En donnant à ses étudiants et étudiantes la permission de s’exprimer, en créant des lieux d’échange sécuritaires, le Collège favorise les débats en vue de déconstruire des mythes tenaces et d’apaiser les tensions. La série en témoigne par son regard humain.


Maisonneuve a reçu le Prix séries Coup de cœur Fonds Bell à l’automne 2023.


Commentaires de Michel Handfield, M.Sc. sociologie (2024-03-02)


D’abord, une mise en contexte


Je me rappelais avoir vu le documentaire de Nicolas Wadimoff et d’Emmanuelle Walter« Maisonneuve, à l’école du vivre-ensemble » à Doc humanité à Radio-Canada-Ici télé. C’était l’épisode du 11 décembre 2021 dont voici le descriptif :


« Le Cégep Maisonneuve en 2015-2016 : dix départ ou tentatives de départ pour le djihad en Syrie et en Irak, plusieurs polémiques autour de la présence de l’imam Adil Charkaoui au collège, des incivilités attribuées hâtivement à la présence de jeunes radicalisés. Le Cégep Maisonneuve en 2017-2018 : une école qui reprend le dessus après un orage médiatique et qui travaille avec acharnement au vivre-ensemble et au décloisonnement des communautés.


Dans un Québec à la croisée des chemins, déchiré entre deux modèles d’intégration – multiculturalisme canadien ou laïcité « à la française » –, le Cégep Maisonneuve cherche sa voie.


Le documentaire permettra au public de plonger dans la vie d’une dizaine de personnes hautes en couleur qui incarnent, chacune à leur manière, les défis de ce Québec en pleine mutation. » (1)


On peut voir la bande-annonce sur Vimeo (2).


Maintenant, on est dans la Série documentaire Maisonneuve


C ’est un nouveau documentaire de Jean-Martin Gagnon (Réalisation et scénarisation) qui porte un regard actuel sur ces évènements passés au Collège de Maisonneuve et leurs conséquences sur les jeunes qui ont suivi : ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils ont appris et où ils en sont maintenant. Mais, il part du documentaire précédent pour ses assises. Alors, vous verrez aussi le nom de Nicolas Wadimoff à la réalisation pour le « Tournage collège de Maisonneuve 2017-2018 ». Je tenais à le préciser. Ce nouveau documentaire est en ligne sur onf.ca et je vous incite à consulter le lien pour le regarder (3).


Le Cégep de Maisonneuve, c’est la multiculturalité


La radicalisation n’a pas de profil type. L’un peut se radicaliser et 100 autres, 1000 autres, non. C’est ce que nous dit Mohamed Mimoun, dit Momo, qui est un travailleur de corridors au cégep ! C’est l’équivalent d’un travailleur de rue, un intervenant social, sauf qu’il n’y a pas de rues dans un cégep, mais des corridors !


Je regarde ça et ce n’est pas chez moi, dans le sens que ça semble très cloisonné et que ça se parle parfois peu entre groupes ethnoculturels différents. Je suis de Saint-Michel et je parle à mes voisins qui sont haïtiens, magrébins, italiens et autres. Naturellement, comme avec n’importe qui, on apprend à se connaitre et disons que si on peut parler de sujets plus sensibles avec certains, avec d’autres on perçoit qu’on doit faire attention sur certains sujets. C’est le cas de la religion par exemple, car elle rythme parfois la vie quotidienne, les décisions et les opinions de certaines personnes plus fondamentalistes, mais pas nécessairement des musulmans contrairement à la croyance populaire. C’est aussi le cas de certains chrétiens par exemple. Suffit de regarder certains groupes qui sont derrière le trumpisme pour le comprendre.


Ces fractures sociales, si elles existent dans la société, entre quartiers ou entre les banlieues et la ville, elles se retrouvent nécessairement dans un cégep comme Maisonneuve et probablement plusieurs autres à Montréal puisque leurs étudiants et le personnel ne sont pas désincarnés de leurs groupes d’appartenances, de leurs valeurs et des milieux où ils vivent. Ils arrivent au cégep avec ce qu’ils ont et qui ils sont. C’est donc normal qu’il y ait des fractures entre les communautés culturelles et entre les ethnies, la direction, les profs et le personnel parfois. Mais, l’important ce sont les adaptations, les apprentissages et les accommodements qu’ils font pour le bien commun (le vivre ensemble) et desquels ils grandissent certainement durant leur passage au cégep. D’ailleurs, les étudiants sortent différents de leur cégep par rapport à ce qu’ils étaient quand ils y sont entrés. Et c’est tant mieux. C’est aussi à ça que sert le cégep : voir l’autre et se voir dans l’œil de l’autre.


Comme nous dit Momo, un jeune qui fait du bruit et conteste, tu peux travailler avec lui, car il te donne de la matière à discuter. C’est une forme d’ouverture. C’est le cas d’Idir Mazouzi qui a changé entre son cégep et l’Université comme on le voit dans sa façon de parler maintenant qu’il est à l’Université Laval. Mais, un silencieux, tu ne sais pas. Il peut être dangereux et il n’y pas moyen de le savoir; de percer sa carapace pour l’atteindre.


Dans les archives (car le tout remonte aux évènements de 2015 et au film précédent de Nicolas Wadimoff et d’Emmanuelle Walter) on voit Pauline Marois, première ministre du Québec, et Bernard Drainville qui nous parlent de la Charte des valeurs. Le message compris est qu’ici on a l’Islam à l’œil et qu’on veut le sortir de la sphère publique. Le gouvernement souffle alors sur les braises de la peur pour des raisons politiques au lieu de tenter de calmer le jeu.


On a fait venir des francophones qui sont religieux et après on leur reproche de l’être parce que nous, nous avons un problème avec la religion, voir les religions. Il faut d’abord être ouvert et leur expliquer notre histoire. Pourquoi avons-nous ce problème ? Au moins ils comprendraient notre rapport au spirituel, qui est davantage personnel que collectif et privé que public.


Mais, de l’autre côté, on doit bien comprendre que dans certaines cultures la religion fait partie du mode de vie; qu’elle rythme la vie et ce qu’on pense. C’est sûr que ça fait un conflit et qu’ils ne laisseront pas leurs valeurs dans le garde-robe à leur arrivée. Avec le temps, certains nous ressembleront davantage et d’autres conserveront leurs traditions. Mais, même si c’est une question de temps et de générations, il y aura toujours des gens qui qui resteront ancrés dans leurs traditions comme d’autres deviendront plus québécois que les de souches ! C’est le propre de la liberté.


L’histoire de la mosquée de Québec en 2017 a par contre amené une certaine sympathie envers la communauté musulmane. Cependant, on a parlé d’un fou plutôt que d’un terroriste. Pourtant, ce fut un geste terroriste. Ce sont là des choses que les jeunes de la communauté musulmane remarquent. Des coupures que nous devrons surmonter pour en arriver au dialogue inclusif.


Parlant de coupure, le film nous en a montré une autre : celle entre les étudiants de technique policière avec les autres, comme si on les percevait déjà comme des policiers qui exercent la répression. Pourtant, ce sont encore des étudiants.


D’ailleurs, on suit aussi un groupe de Techniques policières qui est allé sur une réserve (Kitcisakik d’Abitibi) avec leur professeure de sociologie, Nancy Moreau.(4) Ils ont prouvé qu’ils sont encore des étudiants comme les autres, car ils n’ont pas écouté les consignes de leur professeure et ont apporté de la boisson sur la réserve. Cela à créer un froid, nous explique-t-elle et cela leur a donné une bonne leçon de vie.


Cette prof donne aussi une bonne explication du racisme systémique, mais je n’en dis pas plus. Il vous faudra écouter cette série sur onf.ca (3) pour le savoir.


Notes


1. https://ici.radio-canada.ca/tele/doc-humanite/site/episodes/589865/maisonneuve-ecole-cegep-djihad-syrie-irak


2. https://vimeo.com/394650069


3. https://www.onf.ca/serie/maisonneuve/


4. https://www.cmaisonneuve.qc.ca/international-interculturel/stages-et-sejours-detudes/stage-dobservation-a-kitcisakik/


https://citoyen.cmaisonneuve.qc.ca/section/vivre-ensemble/projets_vivre-ensemble/jumelage-interculturel/


Mes RVQC 2024



La cordonnière (RVQC)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, in Societas Criticus Vol. 26-02 : www.societascriticus.com


2023 / Fiction /104 min / Québec / français

SCÉNARIO : SYLVAIN GUY

RÉALISATION : FRANÇOIS BOUVIER


SYNOPSIS


À seize ans, Victoire tombe follement amoureuse de son voisin, Georges, de vingt ans son ainé. Cet amour étant impossible, Victoire jette son dévolu sur le fils de son amant, Thomas, qu’elle mariera et avec qui elle aura plusieurs enfants. Cette union n’arrive toutefois pas à éteindre la flamme qui brule entre Victoire et son beau-père. Et à trop retenir leurs ardeurs, Victoire et Georges-Noël ne font qu’alimenter la passion qui les consume un peu plus chaque jour et miner la vie de ceux qui les entourent.



François Bouvier possède plus de 30 ans d’expérience à titre de réalisateur, producteur, metteur en scène, scénariste et caméraman. On lui doit la réalisation de nombreux classiques québécois tels que les longs-métrages Maman Last Call, l'œuvre cinématographique Les pots cassés, qui a remporté le Bayard d’or du meilleur film au huitième Festival international du film francophone de Namur et Les matins infidèles, Grand prix spécial du jury à ce même évènement en 1989. En 2015, c’est le Prix du jury junior qu’il remporte, toujours au Festival de Namur, pour Paul à Québec, inspiré de la BD québécoise du même nom. C’est également lui qui est à la barre de La Bolduc, mettant en vedette Debbie Lynch White et de La cordonnière, produit par Caramel Films en 2022.


Il a assuré la production et a agi à titre de conseiller à la scénarisation pour le film Marie s'en va-t-en ville en plus d'être coproducteur, coscénariste, coréalisateur et metteur en scène du long-métrage Jacques et Novembre. On lui doit aussi la réalisation des séries télévisées Tribu.com, Gypsies et Urgence, qui ont marqué leurs époques.


François Bouvier s’est vu confier la réalisation de téléromans à succès comme 30 vies (de 2011 à 2014), Prozac et Casino II, pour lequel il a d’ailleurs reçu une nomination au concours des prix Gémeaux en 2008 pour la meilleure réalisation d’une série dramatique. Il est aussi très présent à la télévision, réalisant la série jeunesse Jérémie à VRAK, la série dramatique Ruptures à Radio-Canada, et plus récemment Ma mère, série dramatique mettant en vedette Chantal Fontaine et diffusée sur Club illico.


Au concours des Gémeaux, ce réalisateur de renom a remporté en 2010 le prix Gémeaux de la meilleure réalisation d’une comédie avec Les hauts et les bas de Sophie Paquin. Il avait déjà remporté en 1999 le prix de la meilleure réalisation d’une émission dramatique (Pour sauver Pablo). D’autres nominations pour la meilleure réalisation en comédie avec Cover-Girl (2006), et en série dramatique pour Ruptures (2017) s’ajoutent également à cette liste.


INTERPRÉTATION


ÉLISE GUILBAULT

ROSE-MARIE PERREAULT

PIERRE-YVES CARDINAL

NICOLAS FONTAINE


Production : PRODUCTION CARAMEL FILMS

Distribution : LES FILMS OPALE


Commentaires de Michel Handfield, M.Sc. sociologie (2024-03-02)


Il y a des films, comme ça, qu’on va d’abord voir pour le plaisir. Je n’avais donc rien apporté pour prendre des notes. En un sens, c’est tant mieux, car s’il s’agit d’une reconstitution historique autour de l’histoire de la famille Dufresne qui a mis sur pied une entreprise de chaussures, la Dufresne & Locke. S’y mêle beaucoup de fiction, certains des faits n’étant pas tout à fait clairs et étant contestés par certains descendants de la famille. Alors, autant parler d’une œuvre de fiction autour de personnages historiques.


D’ailleurs, si, dans ce film, Victoire Dussault (1845-1908) et Thomas Dufresne (1855-1923) vivent dans le Château Dufresne, construit au coin de la rue Sherbrooke et du boulevard Pie IX (1), dans les faits il fut construit en 1919, après le décès de Victoire, par deux de ses fils : Oscar et Marius (2). Par contre, il est incontestable que « Victoire Dussault, [est] l'une des premières cordonnières du Québec » (3). Mais, le film porte beaucoup plus sur l’amour qu’elle partage entre son mari et son beau-père, de qui elle fut aussi amoureuse dans sa jeunesse. Mais, en fait, ont-ils vraiment cessé d’être épris l’un de l’autre? Voilà autour de quoi tourne ce film historique, mais surtout romantique !


Notes


1. https://chateaudufresne.com/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Château_Dufresne


2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Oscar_Dufresne

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marius_Dufresne


3. https://www.communitystories.ca/v1/pm_v2.php?id=record_detail&fl=0&lg=English&ex=00000729&rd=201675



Mes RVQC 2024




AU BOUTE DU RIEN PANTOUTE (RVQC)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, in Societas Criticus Vol. 26-02 : www.societascriticus.com


2024 / Documentaire / 90 min / Canada / français

SCÉNARIO : ANGÉLIQUE RICHER, SARAH LÉVESQUE, JÉRÔME SABOURIN

RÉALISATION : JÉRÔME SABOURIN


SYNOPSIS


Tous les matins, depuis les années 60, Marcel se confie à son magnétophone à cassettes. C’est à partir de ses confessions sur la vie, l'infiniment petit comme l'immensément grand, que ce film documentaire se déploie à travers les époques. Au boute du rien pantoute nous raconte la vie incroyable d’un homme aux personnalités multiples : un acteur polyvalent, un improvisateur hors pair, un scénariste et un parolier à ses heures. Filmé par son fils Jérôme Sabourin, ce portrait-essai ludique est un hymne à la vie, un regard à la fois intime et social d'un homme libre qui a sauté dans « tous les autobus » qui se sont présentés à lui. À 89 ans, Marcel Sabourin raconte notre histoire, et la sienne, avec toute la fantaisie qui l’habite.


Jérôme Sabourin est un artiste multidisciplinaire. Il a étudié les beaux-arts à l'Université Concordia.


Il figure parmi les directeurs photo d’importance dans l’industrie du cinéma et de la télévision. Un métier qu’il exerce depuis plus de vingt-cinq ans. Sa signature visuelle, on peut l’apercevoir dans des œuvres significatives. On n’a qu’à penser à Minuit le soir, Les Lavigueur, Les pays d’en haut, King Dave, Sam, C’est le cœur qui meurt en dernier, etc.


Inévitablement, cette profession lui a permis de comprendre et de composer avec la verticalité des corps, des formes dans l’espace ainsi que le mouvement.


Son parcours atypique et sa vision singulière se transposent dans les personnages qu’il dessine. Ils habitent un lieu imaginaire et vivent dans l’immédiat et le geste spontané de l’encre de Chine, qui ne permet ni retouche ni reprise.


Cette exposition suggère en quelques dessins les œuvres d’une production à la fois figurative et intime. Ils mettent en évidence des traits francs !


Production : PRODUCTIONS MUSTANG INC.

Distribution : LES FILMS DU 3 MARS


Commentaires de Michel Handfield, M.Sc. sociologie (date)


Marcel Sabourin : tout un personnage, tout un parcours. Je le dirais POSTMODERNE. Un personnage calme et en avance sur son temps qui défonce les traditions. À la fois philosophe et contestataire; calme et énervé, car quand il faut changer les choses il faut foncer… en plein dedans ! Un clin d’œil à « Chu d’dans », « un autre beau délire signé Marcel Sabourin » pour Robert Charlebois. (1) À quand un disque Charlebois-Sabouriin comme il y en a eu un de Charlebois à Ducharme?


Un film fort intéressant qui regarde son sérieux et sa folie créatrice; ses études et ses créations; ses nombreuses collaborations et participations que ce soit comme le Professeur Mandibule dans La Ribouldingue (2); comme parolier avec Robert Charlebois (3); ou avec Jean-Pierre Lefebvre (4) au cinéma pour ne nommer que celles-là.


En conclusion, je tiens à dire que c’est dans le film Ils ne faut pas mourir pour ça de Jean-Pierre Lefebvre que le personnage d’Abel (Marcel Sabourin) donne la meilleure définition de Dieu :


« Abel – Tu vois Dieu, s’il existe, il doit être comme un homme qui
écrase les insectes. Tu marches comme ça, dans la rue, ou dans
l’herbe, et puis tu assassines des êtres vivants sans même t’en
rendre compte. Parce que tu es grand. Parce que tu es plus grand
et plus puissant qu’eux. C’est de la tragédie. Ça t’est déjà arrivé
de mettre par mégarde le pied dans un nid de fourmis? Tu es
tellement fasciné par les fourmis que tu deviens méchant sans le
vouloir, tu t’amuses à mettre des embuches sur leur passage, tu
déterres leurs œufs. Je me dis que Dieu c’est peut être un peu la
même chose, que de temps en temps, par hasard, il lui arrive de
mettre le pied dans un nid d’hommes et qu’il joue avec nous pour
uniquement savoir comment nous allons réagir… pour savoir si au
moins on va réagir… Moi j’essaie de respecter les insectes, parce
que j’aimerais bien que Dieu apprenne à respecter les hommes.
 »
Un passage, d’Il ne faut pas mourir pour ça, film de Jean-Pierre
Lefebvre (1966), dit par Abel (Marcel Sabourin)
(5)


Notes


1. https://lenversdesjours.wordpress.com/2020/10/28/robert-charlebois-fu-man-chu-chu-ddans/


https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1987823/chansons-robert-charlebois-montreal-francos


2. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Ribouldingue


3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Charlebois


4. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Pierre_Lefebvre_(acteur_québécois)


5. J’avais eu ce texte dans un de mes cours de Cinéma au Colège Marie-Victorin. C’était entre 1976 et 1979, un cours donné par Gilles Blain (6). Je l’ai toujours conservé. Malheureusement, ce passage n’est pas dans ce documentaire, mais on y voit l’allusion, par d’autres passages, plus courts, dans ce film.


6. https://bib.umontreal.ca/collections/speciales/litterature-francaise/collection-gilles-blain



Mes RVQC 2024



SIMPLE COMME SYLVAIN (RVQC)


D.I., Delinkan Intellectuel, revue d'actualité et de culture, in Societas Criticus Vol. 26-02 : www.societascriticus.com


2023 / Fiction / 111 min / Canada, France / français


RÉALISATION et SCÉNARIO : MONIA CHOKRI


SYNOPSIS


Sophia, 40 ans, qui souffre en permanence de migraines, professeure de philosophie à l’université du troisième âge, vit en couple depuis dix ans avec Xavier, professeur de science politique. Ils ont une vie confortable et leur couple est plutôt stable malgré une vie sexuelle en veilleuse. Ils ne s’en plaignent pas, mais visiblement, quelque chose est bien éteint de ce côté-là. L’existence de Sophia bascule le jour où elle fait la rencontre de Sylvain, un entrepreneur des Laurentides aux antipodes de son mode de vie.



Monia Chokri fut formée au Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Elle est aussi actrice,scénariste et réalisatrice et a travaillé entre le Canada et la France comme comédienne au théâtre et au cinéma. Elle se tourne en 2013 vers la réalisation.


Son premier court-métrage, Quelqu’un d’extraordinaire, monté par Xavier Dolan, et dans lequel elle filme Anne-Élisabeth Bossé, Evelyne Brochu et Magalie Lépine-

Blondeau, lui a valu de nombreux prix dont notamment le Jutra (2014) du meilleur court-métrage et le Grand Prix du Festival South By Southwest (2014).


La Femme de mon frère, son premier long métrage, qu’elle a également scénarisé, est sorti en 2019. Il a été acclamé au Festival de Cannes, où elle a remporté le Prix Coup de Coeur du Jury dans la section Un Certain Regard.


Comme actrice, elle a joué pour différents cinéastes, dont Denys Arcand, Robin Aubert, Claire Simon et Katell Quillévéré. C’est grâce à Xavier Dolan et son rôle de Marie dans Les amours imaginaires qu’elle se fait connaitre du grand public, réalisateur qu’elle retrouvera ensuite pour Laurence Anyways.


Son deuxième long métrage, Babysitter, interprété notamment par Nadia Tereszkiewicz, Patrick Hivon et Steve Laplante est présenté au Festival de Sundance en janvier 2022. Simple comme Sylvain, son nouveau long métrage, est invité au Festival de Cannes 2023, dans la section Un Certain Regard.


Commentaires de Michel Handfield, M.Sc. sociologie (2024-03-02)


Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=LJEGwAIcKIY


Avant tout, je dois souligner que le 23 février 2024, donc pendant que les Rendez-vous avaient lieu, Simple comme Sylvain a remporté le César du meilleur film étranger lors de la 49e cérémonie des César à l'Olympia de Paris. (1)


D’abord avant la projection du film, on nous a avisés que le film était aussi sous-titré en français, car étaient présents des étudiants en francisation dans la salle. Il y en avait du Centre Saint-Louis (pour adulte) du CSSDM (2), car j’ai parlé avec une technicienne en travail social qui accompagnait le groupe. C’est un type de coopération qui existe entre les Rendez-vous et le milieu éducatif. Une initiative que je félicite, car la maitrise de la langue passe aussi par le cœur. Il faut l’aimer pour la prendre et la faire sienne ! (3)


Je dirais de ce film que lorsque la philosophe rencontre l’homme manuel dans les grands espaces des Laurentides, son gout de l’esthétisme change pour une notion beaucoup plus terre à terre et biologique du désir primal : baiser ! En d’autres termes le sexe l’emporte sur la réflexion et les mots ! (4)


Mais, cette attirance de la différence a une contrepartie : le choc des cultures, car ils ne sont pas du même milieu. Ce ne sera pas évident pour la suite des choses. Si son couple était coincé après 10 ans de vie commune avec Xavier, professeur de science politique, Sophia, 40 ans, va se rendre compte que nos mondes, nos milieux sociaux, nous coincent aussi. Malgré l’attirance physique, il en faut plus pour être équilibré !


Bref, c’est une histoire de vie intéressante et qui montre que si dans la vie il y a des besoins primaires (physiologiques) comme la sexualité, il faut peut être plus que cela pour atteindre l’équilibre. Il faut aussi répondre des besoins de sécurité, d’appartenance et d’amour, d’estime et d’accomplissement de soi (5), comme d’atteindre une satisfaction intellectuelle.


Si on peut en partie s’autosatisfaire intellectuellement, chaque personne n’ayant pas les mêmes gouts de ce côté, comme en lisant ou visitant des expositions, il est aussi plaisant d’avoir certaines de ces expériences en couple (comme au cinéma ou au théâtre) ou en groupe, comme dans certains voyages culturels ou certaines activités sportives. Mieux vaut alors avoir quelqu’un avec qui on est à l’aise.


Mais, à partir du moment où l’autre nous rend mal à l’aise de par ses agissements et ses réflexions et qu’on oserait de moins en moins le présenter dans notre groupe d’amis ou notre famille, il y a un problème apparent et sérieux. Une divergence qui fera que ce sera peut-être un ami ou un jouet sexuel, mais ça n’ira pas plus loin. Ça ne deviendra pas nécessairement un couple au plein sens du terme.


D’ailleurs, et c’est là une marque de notre époque, combien de personnes seules peuvent avoir des ami(e)s différencié(e)s pour le sport, les sorties culturelles, le sexe, etc.? On voit même des annonces demandant un compagnon de marche, de vélo, ou pour aller au cinéma ou au théâtre, car la vie et les gouts sont de plus en plus segmentés et plusieurs vivent seuls maintenant. (6) C’est ce qui attend probablement Sophia, 40 ans. Un film qui en dit long sur notre époque et que j’ai trouvé intéressant d’un point de vue sociologique.


Notes


1. https://www.academie-cinema.org/evenements/ceremonie-des-cesar-2024/


2. https://centre-st-louis.cssdm.gouv.qc.ca/


3. J’ai choisi d’écrire la prendre, car ça donne aussi la sonorité de l’apprendre, qui est le premier pas à faire pour la prendre et la faire sienne !


4. Ce passage plus philosophique m’a été inspiré par le titre d’un livre vu dans le film : Épistémologie et esthétique… qui, je crois, après quelques recherches, est en son entièreté : Épistémologie et esthétique de l'espace chez Gaston Bachelard d’Aurosa Alison avec une préface de Jean-Jacques Wunenburger, 2019, publié chez MIMESIS.


5. Ce sont là les 5 niveaux de la pyramide de Maslow :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins


6. Je vois parfois passer ce genre d’annonces sur mon fil Facebook.


Mes RVQC 2024



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